LES CAVES SONT EN TRAIN DE POURRIR

Alors que les éveques a genoux demandaient pardon a Dieu pour le crime de Jedwabne, sous le sol de cette meme église de Tous-les-Saints on vendait de la littérature anticléricale et antisémite. On l'y vend encore aujourd'hui - en dépit des efforts d'une étudiante en théologie âgée de 19 ans. Voici son récit.

15.12.2010

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Piwnice wciąż gniją /
Piwnice wciąż gniją /

Le texte de Zuzanna Radzik a paru dans "TP" n°13/03, et dans "TP" n° 49/03 a paru une lettre ouverte d'intellectuels catholiques au Primat de Pologne (publiée également par KAI, l'Agence Catholique d'Information, et la presse quotidienne). "Nous ne comprenons pas que l'on permette une propagande de haine sur le terrain d'une église. Nous sommes scandalisés  que soit autorisée cette présence qui peut etre interprétée justement comme une approbation par l'Église des contenus qu'elle répand" - écrivaient entres autres Władysław Bartoszewski, le P. Adam Boniecki, Bohdan Cywiński, Leon Kieres, Tadeusz Mazowiecki, Jan Nowak-Jeziorański et le P. Jan Twardowski. "Le bureau du Procureur s'est occupé de cela et moi je ne veux rien imposer en matiere de limitation de  la liberté d'expression" - répliquait le cardinal Glemp (le Procureur avait engagé une procédure dans l'affaire des livres diffusés par la librairie "Antyk", mais il l'avait ensuite annulée, se référant au fait que le propriétaire de la librairie, les auteurs et les éditeurs des livres avaient contesté que leur intention fut d' "offenser quelque groupe de personnes que ce soit en raison de leur appartenance ethnique ou confessionnelle, ou d'inciter a la haine pour ces raisons". La librairie n'a disparu du sous-sol de l'église de Tous-les-Saints qu'apres le remplacement du curé, en septembre 2006 - le nouveau responsable de la paroisse y a ouvert une "banale" librairie catholique.

Cela a commencé en mai 2001 alors que la rencontre organisée par "Więź" sur "Dabru Emet" (déclaration publiée par un groupe d'érudits juifs des USA appelant les Juifs a réviser leur réflexion sur les chrétiens et le christianisme). La, pour la premiere fois, quelqu'un a mentionné la Librairie Patriotique "Antyk" située dans les sous-sols de l'église de Tous-les-Saints, place Grzybowski. Une autre fois, me trouvant rue Twarda, la ou se situent la synagogue et la Fondation Lauder (c'est a deux pas de la place Grzybowski),  le suis allée vérifier. Je n'avais pas supposé que c'était a ce point affreux. Une quantité énorme de livres et de revues antisémites, xénophobes, eurosceptiques et pas mal de publications anticléricales (parce que j'ai considéré comme telles d'étranges spéculations sur les éveques). Au milieu de tout cela, la revue "Szczerbiec" (des relations m'assurent que ce sont les skins qui la lisent), ainsi que des tee-shirts et des affiches "idéologiquement correctes". Tout cela réuni a fait sur moi un effet cauchemardesque, mais j'ai estimé que des lors que tant de gens importants et influents avaient assisté a la rencontre et avaient entendu parler de la librairie, ils allaient surement faire quelque chose. J'ai été surprise lorsque, juste apres les prieres pour les victimes de Jedwabne (un service funebre avec la participation des éveques était célébré dans l'église au-dessus de la librairie), j'ai vu que les livres y étaient toujours. Il ne m'est pas venu a l'esprit sur-le-champ de faire quelque chose. Ensuite j'ai entendu quelques paroles ameres sur l'Église venant d'un collegue juif qui s'était informé sur la librairie et voulait en parler avec le curé de la paroisse.

Le curé

Moi, ce jour-la je partais, ce n'est donc qu'a mon retour de vacances que j'ai appris qu'il n'avait rien obtenu. La conversation s'était achevée sur le mot "Amen". Moi-meme, du reste, j'étais partie en vacances avec une gueule de bois morale due au fait que je n'étais pas allée trouver le curé, or ç'aurait du etre mon premier réflexe. Ensuite je résolus d'aller le voir moi aussi, car c'était peut-etre parce qu'il s'était trouvé face a un Juif qu'il avait mal réagi, alors que moi je suis une chrétienne. Je serai tres aimable avec lui et tout sera OK. J'ai été tres aimable mais ça n'a absolument pas été OK. Le pretre m'a parlé via l'interphone et a conclu la conversation en disant "Amen". Arguments principaux: les caves pourrissent et il faut faire quelque chose, mais le curé ne sera pas un censeur. Et puis il avait déja expliqué a la radio que c'était un local en location et pas une librairie religieuse. Tout cela, hélas, sous une forme agressive, rien d'une argumentation sereine. C'était la premiere fois que quelqu'un me parlait sur ce ton et, qui plus est, un pretre. Mes relations triomphaient, démontrant l'hypocrisie de l'Église.

Inutile d'ajouter que mes amis juifs considerent toutes les preuves de sympathie qui leur sont adressées comme un réflexe privé de ma part, mais ils tiennent l'activité de la librairie pour l'expression de la position officielle de  l'Église.

La Curie pour la premiere fois

Confiante dans le fait que l'Église ne ressemble pas a cela et armée de ma connaissance de sa position officielle sur les rapports judéo-chrétiens, je me suis donc rendue a la Curie métropolitaine de Varsovie. Je craignais une résistance, mais le pretre directeur du bureau de l'enseignement catholique m'a manifesté sa compréhension. Je  lui ai laissé une lettre décrivant toute l'affaire. Le probleme semblait pouvoir etre résolu. Le pretre directeur m'a incitée a la patience "car cela peut prendre jusqu'a trois mois s'il faut résilier un contrat". Moi, je n'étais pas pressée, j'avais en tete le baccalauréat et une foule d'autres affaires. En outre, j'avais confiance: a vrai dire, tout était réglé.

Au bout de quelques semaines j'appris pourtant que l'éveque Tadeusz Pikus avait estimé qu'il fallait transmettre ma lettre rédigée d'une main malhabile au Primat, par conséquent mon premier interlocuteur a la Curie ne pouvait plus suivre le déroulement de cette affaire sur le bureau du Primat ni en influencer le cours.

La Curie pour la deuxieme fois

Apres avoir lu "Témoignages" du P. Tomasz Węcławski et avoir vérifié que la librairie se portait bien, apres avoir pris conscience que trois mois s'étaient écoulés mais que la Curie ne faisait rien, je me mis a chercher d'autres voies. Apres consultation avec mon "Ange Gardien", l'aumônier de la jeunesse dont j'avais fait la connaissance lors d'une journée du judaisme a Lublin, je résolus de m'entretenir personnellement avec un éveque plutôt qu'avec des pretres directeurs de bureaux (malgré l'importance du titre il me semble qu'ils ne levent pas le petit doigt sans l'accord d'un éveque).

Tout a fait par hasard (c'est le standard qui établit la communication),  je tombai sur l'éveque Piotr Jarecki. Il me fixa rendez-vous pour une audience qui, hélas, tombait exactement le jour de mon épreuve écrite de polonais pour le baccalauréat. Il me fallait demander un report et j'en donnai la raison. C'était sans doute une erreur, car lorsque je téléphonai une nouvelle fois on me suggéra de rencontrer d'abord le pretre directeur du bureau de l'aumônerie. Ce que je fis donc. Apres une longue conversation fort agréable, je crus de nouveau avoir rencontré une certaine compréhension. Cependant,  lorsqu'on me suggéra d'écrire "une lettre en ce sens", je répondis que j'en avais déja écrit une trois mois plus tôt. La-dessus mon interlocuteur n'avait plus d'idée et, momentanément, moi non plus.

Recueil de signatures

Le conseil suivant de mon "Ange Gardien" fut d'écrire des lettres au Primat. J'étais déja a l'aumônerie dominicaine de la rue Freta a cette époque, je co-organisais des rencontres judéo-chrétiennes; recueillir des signatures n'était pas un probleme. C'était en mai 2002 entre les épreuves du baccalauréat, je ne me souviens plus exactement quand, la lettre prit forme. Notre aumônier, le P. Wojciech Czwichocki, en avait approuvé la teneur. Mais pour que la répercussion soit plus importante j'avais entrepris de mettre une coalition sur pied. A cet effet nous réunîmes des signatures au 10 de la rue Freta, dans une autre aumônerie dominicaine ("Służew nad Dolinką"), a l'aumônerie des Jésuites rue Rakowiecka, au KIK, le Club de l'Intelligentsia Catholique de Varsovie (ici, meme l'administration centrale a signé et pas seulement les jeunes). Certains recueillaient les signatures dans leurs milieux (expression de ma reconnaissance et remerciements au P. Wojciech Czwichocki OP, au P. Ryszard Bosakowski OP, au P. Tomasz Ortman SJ et a Piotr Cywiński). Pour moi c'était l'époque du baccalauréat de la préparation aux examens; pour les autres, celle de la session d'été. Nous n'insistions pas spécialement, considérant que ce qui importait ce n'était pas le nombre de signatures mais la démarche. Car enfin, l'affaire paraissait tellement évidente... Au total il y eut deux cents signatures environ.

Juste apres la messe a l'issue de laquelle, a l'aumônerie de  la rue Freta, nous recueillions des signatures, eut lieu  le concert "Musique et espoir pour une Europe commune". Quelqu'un établit un lien entre ces événements, et dans "Nasz Dziennik" madame Ewa Polak-Pałkiewicz parla de la jeunesse manipulée par les eurosocialistes, qui se laissait entraîner dans une action "contre la meilleure librairie catholique", et des manipulateurs exploitant des méthodes communistes bien connues. Ç'aurait été comique sans deux appels téléphoniques d'adeptes de cette librairie (j'avais mentionné mon numéro sur une affichette informant du recueil de signatures a l'aumônerie). J'avoue que ces conversations m'impressionnerent, mais elles m'assurerent aussi que la poursuite de l'action valait la peine.

La Curie pour la troisieme fois

Je ne sais plus qui en fit la proposition ni quand, mais finalement la décision tomba: il fallait encore solliciter une audience. On devait nous rappeler. J'attendis deux semaines mais il n'y eut pas de réponse. Je téléphonai moi-meme et j'eus le plaisir, douteux, hélas, il me faut l'avouer, de m'entretenir avec le pretre chancelier de la Curie. De maniere assez rude, violente par moment, il m'informa que la Curie avait des choses plus importantes sur le dos, que le Primat avait décidé qu'il n'y aurait aucune audience et que l'affaire était close. Ce que j'avais a faire des lettres adressées au Primat, signées par nous, ne l'intéressait pas car ils savaient de quoi il retourne et ces lettres étaient inutiles. Bien sur, il s'agit de la version édulcorée de ce que j'ai effectivement entendu. Je suis quelqu'un d'assez pondéré, mais je fondis en larmes - ma sour était persuadée que quelqu'un était mort ou que quelque chose d'épouvantable s'était produit. Je ne m'attendais pas a entendre un ton pareil ni pareils arguments. Personne encore ne m'avait traitée de maniere aussi dédaigneuse. S'il n'y avait eu que moi, peu importe, mais c'était tout de meme la protestation de pres de deux cents personnes qu'on dédaignait dans une affaire assez importante. De plus, si le pretre chancelier avait dit vrai, que pour le Primat "l'affaire était close", alors ç'en était fini - comme Anne de "La Maison aux pignons verts", "je fus plongée dans un abîme de désespoir".

Au bout d'une heure environ, essuyant encore mes larmes, je décidai d'appeler l'éveque Pikus qui avait orienté, paraît-il, ma premiere lettre vers le bureau du Primat. La non plus je ne rencontrai aucune compréhension. L'éveque me recommanda de prier et d'espérer; il partageait mon inquiétude quant aux mauvais livres si nombreux, je crains cependant que nous n'ayons parlé de tout autres livres.

Cette conversation me fit revenir aux "abîmes de désespoir" et verser de nouveau des hectolitres de larmes. Tant d'efforts pour rien. Tous les sceptiques avaient raison, moi seule avec ma "foi stupide en l'Église" passais pour naive.

Le journaliste Nosowski conseille,

"Rzeczpospolita" écrit

Une de mes relations de Cracovie me conseilla de contacter Zbigniew Nosowski, car il avait déja rencontré pas mal de gens de l'Église et un entretien avec lui ferait l'effet d'un baume sur mon cour qui battait la chamade.

Nous nous sommes rencontrés quelques jours plus tard a la rédaction de "Więź". Effectivement, cette conversation m'a aidée a regarder tout cela un peu plus calmement, bien que monsieur Nosowski ne m'ait pas caché que les chances d'un dénouement positif de l'affaire étaient minces. Nous convînmes cependant qu'il fallait maintenant envoyer des lettres recommandées a la Curie - qu'ils ne voulurent pas accepter - en y joignant des explications et un choix des textes vendus dans cette librairie. Ce choix de textes fut le plus difficile, j'empruntai des livres (pour ne pas les acheter) a plusieurs personnes qui les avaient déja (moi-meme j'en achetai un: "L'Antipolonisme des Juifs polonais" de Stanisław Wysocki, et ce n'était nullement une réimpression des années trente mais une toute fraîche publication datant de 2002). Ce ne fut pas l'occupation la plus agréable des vacances, j'avançais terriblement lentement car je n'avais ni le temps ni l'envie de lire cela. A la fin du mois d'aout il en résultait un choix assez représentatif de citations. Piotr Cywiński adressa toute cela en recommandé au secrétariat du Primat.

A la meme époque, apres m'avoir consultée Piotr suggéra le theme a "Rzeczpospolita". En septembre madame Aleksandra Cisłak me contacta; elle avait décidé de parler de l'affaire. Le hic c'est que je devais etre désignée par mon nom alors que j'allais juste commencer des études, et en théologie. Je craignais que ce fut un pietre départ mais, par chance, personne sans doute ne lut "Rzeczpospolita" avec assez d'attention car ce ne fut pas relevé. En conclusion de l'article l'auteur citait les propos de l'éveque Pikus qui avait promis de s'occuper de l'affaire. Nous avions décidé de le prendre au mot (de plus, il avait confirmé ses dires).

Lettre de professeurs

D'abord, l'absence absolue de réaction a l'article nous étonna; silence profond, tout simplement. Le P. Czwichocki fit remarquer que c'était du aux élections locales. Et effectivement, ce n'est qu'au bout de deux mois, juste apres le deuxieme tour de scrutin que l'article de "Rzeczpospolita" fut commenté dans "Nasza Polska".

Il y avait aussi une lettre de soutien a la librairie signée par je ne sais quels professeurs, principalement des États-Unis. J'ai vu cette lettre. Aujourd'hui encore elle figure sur la porte de la librairie. Je ne connais aucun des signataires, j'ignore si ce sont effectivement des professeurs. En tout cas ils affirment que la librairie n'est pas antisémite, qu'elle montre seulement "l'histoire authentique de l'antipolonisme juif". Leurs arguments portent aussi, évidemment, sur mon âge. Et puis la journaliste de "Reczpospolita" ignore bien des choses  ou ne les comprend pas - car elle est trop jeune, il est facile de manipuler les étudiants, il ne convient donc pas de s'émouvoir de leur protestation. L'argument de l'âge apparaît du reste constamment.

La Curie pour la quatrieme fois

Au début de décembre je résolus d'apprendre ce que l'éveque Pikus avait fait de l'affaire au cours des deux mois écoulés. Je téléphonai, mais l'entretien ne fut pas long - a un certain moment l'éveque prit congé et raccrocha. C'était a ce point inattendu que j'ose dire que l'éveque avait jeté le combiné.

Ce "jet du combiné" fit impression sur moi. Car ainsi ne subsistait aucune possibilité de solution par les voies ecclésiastiques. Peut-etre d'ailleurs ces voies s'étaient-elles déja fermées en juin, et moi seule avais gardé l'illusion que cela réussirait encore avec la lettre recommandée, avec "Rzeczpospolita", que nous remuerions peut-etre tout de meme l'affaire d'une façon ou d'une autre. Ainsi, vraiment, cette conversation était une synthese tres fidele de l'atmosphere qui accompagnait l'affaire. Pénible épreuve, car d'ordinaire je ne clos pas les conversations de la sorte, surtout avec des éveques. Le lendemain j'écrivis donc une lettre conciliante a l'éveque et la portai a la Curie. Elle est restée sans réponse.

Pourtant j'ai raison

Depuis le tout début j'ai profondément cru que j'avais raison, qu'il n'est pas normal qu'une librairie anticléricale, xénophobe et affreuse en général soit installée dans les sous-sols d'une église. Certes, ce n'est pas formellement une librairie religieuse, donc l'éveque et le curé n'y voient pas de probleme. Malheureusement le passant ignore ces aspects formels et le lien est sans équivoque. Du reste, ne nous y trompons pas: si la teneur de ces livres dérangeait réellement quelqu'un ils ne seraient plus la.

J'ai constamment souligné qu'il ne s'agit pas d'une intervention exclusivement pour la défense des Juifs et contre l'antisémitisme. Car, comme je l'ai déja écrit, au fond cette librairie est anticléricale. Dans chacune de mes lettres successives a la Curie j'ai souligné que je faisais tout cela par souci du bon renom de l'Église et de  mon prochain manipulé par ces publications. Le fait que la vente a lieu sous l'église rend plus vraisemblable aux yeux des gens le contenu de ces livres. N'y a-t-il vraiment personne a la Curie qui comprenne cette subordination directe? C'est difficile a croire. Au fond, ce sont justement les lecteurs de ces livres qui sont le plus lésés, qui y perdent le plus.

Beaucoup de personnes m'ont expliqué que je n'arriverais a rien, qu'il y a la-bas des arrangements, petits et grands, que cela est peut-etre lié a l'argent. Ils ne me donnaient aucune chance et moi je ne les croyais pas. J'expliquais que si tout le monde pense ainsi rien ne changera. Car enfin, le silence vaut approbation. Je considérais que quelque chose d'aussi incompatible avec l'Évangile ne peut persévérer dans l'Église. Je le croyais encore, meme en juin, apres ces entretiens téléphoniques avec la Curie, meme si je savais que ce ne serait pas facile. Meme en novembre j'avais encore une ombre d'espoir. Je l'ai perdue une semaine apres ma discussion avec l'éveque Pikus (celle ou il avait raccroché), lorsque Zbigniew Nosowski m'a téléphoné pour me faire part de son "impuissance solidaire". Des lors qu'il ne sait plus quoi faire, comment le saurais-je, moi?

L'Épiscopat parle de dialogue

Apres la réunion de l'Épiscopat en novembre 2002, une lettre sur le dialogue a été publiée. Il y était question du soin qu'on doit prendre des monuments - mémoire attachée aux autres religions, cimetieres, Églises orthodoxes et synagogues, opposition aux inscriptions haineuses sur les murs et aux exclamations dans les stades. Mais les livres et les journaux? Que dois-je penser des gens qui écrivent une lettre pareille et qui négligent une affaire d'une telle importance dans leur diocese? Comme l'a appris Aleksandra Cisłak de "Rzeczpospolita", en échange de la rénovation du sous-sol, la Fondation "Antyk" peut utiliser les caves  pendant cinq ans. Je ne doute pas qu'ils prolongeront le contrat. Je comprends que sa rupture signifierait le remboursement des couts de la rénovation. Mais l'honneur ne coute-t-il rien? Surtout qu'on a installé de nouvelles orgues dans l'église. Combien coutent ces nouvelles orgues? Je sais que je commence a poser des questions dignes du pire anticlérical, mais chaque fois que je passe par la me viennent des questions de ce genre.

La nuit je devrais pleurer a cause d'un amour malheureux plutôt qu'a cause de l'éveque. Je sais que l'Église est a la fois sacrée et pécheresse, mais je pensais qu'elle avait davantage de bonne volonté. Ce n'est ni la Poste ni le Trésor public. Le Pere Tischner a dit qu'on peut perdre la foi apres une rencontre avec son propre curé. La question n'est pas que mon amour-propre ne supporte rien. La question c'est que les choses ne sont pas ce qu'elles devraient etre. Ce sentiment est maintenant quelque part en moi. Il m'est pénible de le définir.

P.S.: en février 2003, "TVP2" a diffusé un entretien de la journaliste Barbara Czajkowska avec le primat de Pologne, le cardinal Józef Glemp, lequel a affirmé n'avoir jamais reçu aucune des lettres accompagnées de signatures dans l'affaire de la librairie patriotique "Antyk".

Zuzanna Radzik (nÉe en 1983) est théologienne, diplômée de la Faculté pontificale de Théologie "Bobolanum"; elle poursuit actuellement ses études a l'université hébraique de Jérusalem. Membre du Conseil polonais des Chrétiens et des Juifs ainsi que d'un groupe de recherche des Archives ethnographiques dirigé par le professeur Joanna Tokarska-Bakir.

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Teolożka i publicystka a od listopada 2020 r. felietonistka „Tygodnika Powszechnego”. Zajmuje się dialogiem chrześcijańsko-żydowskim oraz teologią feministyczną. Studiowała na Papieskim Wydziale Teologicznym w Warszawie i na Uniwersytecie Hebrajskim w… więcej

Artykuł pochodzi z numeru TP 13/2010

Artykuł pochodzi z dodatku „Żydownik Powszechny (Francais)