In tenebris lux

Il n’y a nulle consolation. Nous ne ressusciterons pas ceux qui ont été assassinés. Nous ne ferons pas reculer le fait.

15.12.2010

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Le crime de Kielce

Quarante et une victimes décédées et deux fois autant de blessés, voila le résultat du pogrom de Kielce - ce fait épouvantable dans son horreur devait bouleverser l’opinion de la Pologne tout entiere. Les principaux participants a ce pogrom ont été condamnés par un verdict sévere des tribunaux a la peine de mort, mais avant que la sentence soit prononcée le crime avait été condamné par le peuple tout entier. C’était une manifestation de sa santé morale.

Élevé dans l’esprit de la morale chrétienne, le peuple polonais n’a jamais cédé a la psychose des persécutions de masse. L’éthique catholique met en avant le commandement d’amour et de justice comme base fondamentale des rapports entre les gens, sans tenir compte de leur race, de leur nationalité, de leur confession ou de  leur opinion. Et inversement - cette éthique exclut catégoriquement la haine. L’Église a condamné l’antisémitisme a plusieurs reprises. L’Église enseigne l’amour. L’antisémitisme découle de la haine. Le catholique doit hair le mal, il n’a pas le droit de hair l’homme. C’est pourquoi, justement, dans la tradition du peuple polonais il n’y a jamais eu de persécutions raciales ou confessionnelles. A partir du XIIIe siecle, des foules de réfugiés ont afflué en Pologne, fuyant les persécutions qui se produisaient, a différentes époques, dans presque tous les pays d’Europe. En Pologne, les manifestations d’intolérance et les troubles sporadiques étaient des exceptions et ils n’ont jamais gagné les plus larges cercles de la société. Cette tradition s’est maintenue jusqu’a nos jours. Pendant la derniere guerre, de tres nombreux Polonais ont aidé et protégé des Juifs au péril de leur propre vie, a l’époque de la plus monstrueuse extermination de ce peuple par les Allemands. Nul doute que, sans cette aide, pratiquement aucun Juif dans ce pays n’aurait eu la vie sauve.

Les événements de Kielce échappent douloureusement a notre tradition historique. Ils portent un tort considérable a notre peuple dans l’opinion du monde civilisé. Il s’en trouvera certainement pour imputer la responsabilité de ce crime aux cercles les plus larges de notre société. La vérité est autre. Dans le crime de Kielce, les initiateurs directs que la procédure judiciaire n’a malheureusement pas découverts (ceux qui sont soupçonnés sont les milieux du NSZ [1] ), par la rumeur habilement lancée d’un prétendu meurtre rituel, ont excité une masse obscure de gens incultes. Il est clair qu’une réaction de ce genre, provoquée (ce qui ne la rend pas moins criminelle pour autant), est un phénomene isolé et exceptionnel. Par conséquent, on ne peut se permettre une trop prompte et arbitraire généralisation.

L’affaire qui provoque également l’inquiétude de l’opinion publique et qui exige des éclaircissements, c’est la maîtrise insuffisante de la situation par les autorités locales chargées de la sureté. Les incidents, selon les comptes rendus de la presse mentionnés au proces, ont commencé et se sont poursuivis jusqu’a 18 h. Il semble bien qu’une action plus énergique aurait au moins pu réduire la dimension du crime. La société a pris connaissance avec satisfaction de l’arrestation du chef du SB, le Service de la Sureté, et du commandant de la police de Kielce ; elle ne doute pas que cette affaire sera élucidée de maniere satisfaisante et que les éventuels coupables en supporteront la lourde responsabilité. Le peuple polonais a derriere lui six ans d’un combat sanglant avec ceux qui représentaient l’idéologie de la haine et de la violence. Ce n’est pas pour cela que le peuple polonais a enduré d’horribles sacrifices, persuadé qu’un ordre meilleur et juste devait se dégager de la guerre, afin de pouvoir empecher que se reproduisent des faits qui nous replongent dans l’atmosphere étouffante de sang et de cruauté de l’époque de la servitude. Pour prolonger la ligne fixée par notre tradition historique, un énorme effort de reconstruction morale est nécessaire. Dans cette ouvre, une tâche de premier ordre incombe a l’Église et aux catholiques.

Remplissant sa mission, dans une lettre lue récemment en chaire, l’Épiscopat polonais a résolument condamné tous les meurtres et les actes de violence. Plus grande sera la liberté avec laquelle l’Église pourra remplir sa tâche, plus son rôle dans l’éducation de la jeunesse sera grand, plus la garantie sera assurée que des événements du genre du crime de Kielce resteront une triste exception.

Déclaration de la rédaction, publiée a la “une" de « TP » n° 29/46.

Le crime de Kielce nous bouleversés au plus profond. D’autant plus bouleversés - disons-le nous franchement - qu’il nous a véritablement surpris. Nous avons été surpris que cela ait plu se produire. Car chacun sait finalement que meme dans la société la plus élevée au plan moral il peut y avoir des gens stupides, des fous ou des criminels. Mais quelle attitude adopter face au fait qu’une foule d’enragés se jette avec des revolvers et des tuyaux de chauffage sur des gens tranquilles si horriblement éprouvés voici peu de temps encore par l’époque que nous avons vécue. Et que la chose se passe non pas en un quelconque quart d’heure de surexcitation, mais dure six heures, un laps de temps suffisant, donc, pour se ressaisir.

Passé le premier instant, c’est la consternation, passé le second, c’est l’indignation, en vient un troisieme, le pire instant - non !!! - les instants - les heures - les jours : de honte brulante. Lorsqu’on vit des choses pareilles, le premier réflexe humain est toujours de fuir tant bien que mal toute responsabilité. De s’en débarrasser tant bien que mal. Pouvoir se dire que ce n’est pas nous les coupables, que le coupable c’est quelqu’un d’autre. Restreindre le cercle des coupables a  un groupe avec lequel on pourrait rompre. On cherche donc le coupable du regard avec effroi. Et ici commence la tragédie. Aussi nommée « maquis » ? Mais tout de meme - ô horreur - et la police. Le « maquis » et la  police ? Mais tout de meme, et « Monsieur Tout-le-Monde », un serrurier ou un boutiquier tranquille au quotidien. Peut-etre tout simplement un rustre, un ignorant ? Oui, mais tout de meme, dans ce Kielce-la il y avait aussi une intelligentsia - qui s’est tue ou qui n’a pas su peser sur la situation pendant six heures. Peut-etre des hommes aux instincts altérés par la guerre ? Mais la voix féminine n’a pas manqué qui excitait au meurtre. Alors ? Alors, pas de coupure politique, sociale, de classe, culturelle qui restreindrait les coupables a un groupe exclusivement responsable.

Car enfin, la these selon laquelle c’est l’intéret de l’étranger qui opere ici ne nous apporte guere de soulagement : est-ce que les intérets de l’ennemi peuvent mener une société saine par le bout du nez ? C’est aussi une maigre consolation d’entendre qu’il s’agit de la gangrene du nazisme apres la guerre ; qu’un organisme soit sujet a la contagion ne témoigne pas vraiment de sa vigueur.

Il n’y a nulle consolation. Nous ne ressusciterons pas ceux qui ont été assassinés. Nous ne ferons pas reculer le fait. Nous ne nous débarrasserons pas de la responsabilité. Et cependant, nous ne pouvons endurer cela sans souffler mot. La Justice a fait son travail, elle a suivi le cours qui est le sien. Mais on ne peut liquider l’affaire de Kielce la-dessus. Un diagnostic honnete conduit a constater les débuts d’une maladie sociale. Il faut s’atteler au traitement.

Disons-le nous franchement : deux réalités idéologiques d’inégale portée - indiscutablement - et de poids inégal ont connu l’échec dans cette horrible affaire. Celle qui tient aujourd’hui la barre et sur l’étendard de laquelle figure le slogan de la Grande Révolution sur la liberté, l’égalité et la fraternité de l’homme sans l'ombre d'une nuance de différenciation de race, de classe et de biens. Et l’autre, d’une identité beaucoup plus ancienne, qui preche l’amour de l’homme pour l’homme, que légitiment les paroles du Christ. L’une et l’autre éprouvent la douleur et la honte avec une intensité toute spéciale. Aussi le petit jeu entre elles sur la responsabilité est-il muet, mais tres net. La deuxieme dit a la premiere : voici le résultat de vos régimes. La premiere a la deuxieme : voici les résultats de longs siecles de culture chrétienne, voici le fruit du catholicisme.

L’amertume des reproches réciproques est justifiée. Conséquence : les deux réalités idéologiques doivent se mettre au travail sur la société et toutes deux doivent traiter la question aussi bien chez nous, en Pologne, que sur le forum étranger. Nous ne doutons pas qu’une réalité placée sous le signe de la Déclaration des droits de l’homme se saisira de la moindre occasion.

Mais la seconde réalité ? Le catholicisme qui se sent effectivement détenteur du pouvoir sur les âmes en Pologne ? Qui, face a ce symptôme tragique, a le droit et le devoir d’adopter une position nette et active, qui a le droit et le devoir de soigner, le droit et le devoir d’éclairer la situation au-dedans et au-dehors.

Les paroles de condamnation et d’indignation sont nécessaires mais insuffisantes. Il faut entreprendre au nom du Christ une mission réguliere. La presse catholique aurait ici un rôle considérable a remplir. Il faut également dévoiler au monde la position du catholicisme polonais dans cette affaire, une position que peut soutenir, par bonheur, l’éloquence des faits historiques.

Simultanément, ancrer cette position dans la conscience de la société polonaise et souligner qu’elle est le point de départ  d’un programme social et politique qui exige une ligne d’une logique absolue par rapport a ce qui a déja été obtenu.

Il faut dire une chose qui, peut-etre par modestie, ne l’a pas été jusqu’alors. Une chose qui sera en partie notre défense et notre programme tout a la fois.

Les Allemands ont assassiné plusieurs millions de Juifs en Pologne ; il est en resté tout au plus quelques centaines de milliers. Sur ces quelques centaines de milliers, seul un maigre pourcentage a échappé au meurtre collectif, par ses propres moyens ou par hasard (les rescapés des camps par exemple).

La majorité ont été sauvés par des Polonais - chrétiens, catholiques. Ils ont secouru ceux qui se cachaient en foret. Mais en majorité ils les ont sauvés directement, en les cachant dans leurs caves et dans leurs logements. Dans leurs armoires, leurs ascenseurs et des recoins obscurs. Parfois - je ne le nie pas -, ils y trouvaient un avantage matériel, mais  le plus souvent ils ont agi de la sorte parce qu’il le fallait. Parce que la voix de leur conscience le leur ordonnait, la simple attitude humaine façonnée par des siecles de culture chrétienne. Mais n’oublions pas que cette attitude a bien mérité le titre d’héroique. Celui qui cachait un Juif encourait la peine de mort. On cachait des Juifs dans des maisons sur lesquelles étaient placardées des affiches stipulant que cacher des Juifs entraînait une condamnation a mort immédiate. Chacun d’entre nous (oui, chacun d’entre nous), en sauvant la vie d’un Juif, ne lui donnait pas les miettes qui tombent de la table du nanti mais exposait sa propre vie. Il le payait de sa vie - de sa propre vie. En lui procurant des « papiers aryens », il courait tous les risques d’une trahison ou d’une indiscrétion. Et pourtant, comme ils sont peu nombreux, en Pologne, ceux qui n’ont pas pleinement assumé ces risques, ceux qui ont hésité devant ce que nous définissons tout simplement comme un devoir, ceux qui n’ont pas signé leur attitude héroique déployée pendant des années, et non le temps d’une quelconque impulsion passagere, avec les fieres et tranquilles paroles de Żeromski : « … ce sont pour moi les usages ».

C’était une attitude presque générale ; on ne peut la porter au crédit d’une couche sociale particuliere ; ceux qu’on persécutait ont été cachés dans des manoirs a la campagne, cachés par l’intelligentsia des villes, cachés par de modestes propriétaires de petites maisons des faubourgs, cachés par des ouvriers, des artisans et des paysans qui n’ont pas hésité (je connais de ces exemples dans les environs de Lwów) a porter collectivement de la nourriture aux Juifs qui se cachaient dans la foret voisine.

Mais dans cette action de sauvetage de l’homme, les catholiques « représentatifs » ont excellé. Les ordres monastiques, le clergé. Y a-t-il un cloître en Pologne dont l’histoire récente ne comporte pas des listes de gens, des centaines de noms parfois, qu’il a sauvés ? Dans les cellules ont survécu des gens poursuivis au titre du « paragraphe aryen », parfois travestis en religieux. N’est-ce pas dans les presbyteres qu’au pire moment nombre de gens d’origine juive ont cherché refuge et n’est-ce pas de la main d’un pretre catholique, tout particulierement observé, pourtant, en raison de sa soutane, qu’ils ont reçu la premiere aide essentielle ?

On n’a pas écrit la-dessus. Peut-etre parce qu’il est stupide de se vanter de quelque chose d’évident. Qu’il est déplaisant de détacher les coupons d’un capital qui n’est pas de ce monde. Nul, semble-t-il, jusqu’alors, n’a rassemblé les matériaux historiques concernant cette question. Et - a mon avis - nul n’aurait rien contre le fait que cela soit oublié de tous, sauf de Dieu. Mais ces temps étranges sont venus ou il faut, tout de meme, se présenter aux regards de l’étranger sous l’éclairage de la culture catholique polonaise, ou il faut pointer du doigt les fondations sur lesquelles nous voulons édifier la vie en Pologne. Parler vrai devient une obligation. Mais pour qui ? Je ne pense pas que ce soit pour ceux qui, alors, a chaque seconde, ont donné leur vie pour leur frere. Mais c’est le devoir de ce frere-la. Je sais que c’est difficile. Sont appelés a prendre la parole non seulement ceux dont les papiers mentionnent officiellement l’appartenance juive, mais ceux qui, d’origine juive, étaient et sont des Polonais comme chacun d’entre nous. Et ceux, enfin, qui se sont a ce point fondus avec nous par le bapteme qu’ils n’ont pas éprouvé, et n’éprouvent toujours pas, leur différence, pas plus que nous ne l’éprouvons, mais dont l’occupant a déterré cette différence. Dites-vous, tout comme nous nous le sommes dit jadis devant le malheur qui nous menaçait : il le faut. A l’heure du courage civil, remboursez-nous la dette dont vous etes redevables a notre courage militaire, insensible a la menace de mort.

Deux choses résultent du fait que la majorité de ceux qui sont aujourd’hui d’appartenance ou d’origine juive doivent la vie a la culture chrétienne de la société polonaise : l’une, pro foro externo, l’autre pro foro interno.

Pro foro externo : la culture chrétienne ne se porte pas si mal dans la Pologne catholique, des lors qu’elle vient de réus­sir un examen d’histoire dans les pires conditions. Que des faits concrets révelent notre attitude et que cette prise de conscience nous permette de nous relever de la prostration due a la honte dans laquelle nous a précipités le meurtre de Kielce.

Pro foro interno : les Juifs de Pologne sauvés par l’attitude héroique de la société polonaise sont acquis au cour polonais ; ils sont et restent sous la protection de notre culture chrétienne et polonaise. Arriere, forces étrangeres, mauvaises, arriere les pressions de la betise et du crime. Il faut faire prendre conscience de cela chez nous, largement. Et faire savoir qu’il s’agit d’une obligation en tant que programme, en tant que regle de conduite et pierre angulaire de la réalité polonaise qui se veut catholique d’esprit.

Je récapitule : révélons les faits. Nous dirons ainsi a l’étranger ce qu’est la position véritable de la culture catholique polonaise récemment exprimée dans l’action. Nous obtiendrons ainsi chez nous aussi, pour notre mission intérieure, une emprise solide sur la réalité ; au nom du Christ, nous ne permettons a personne dans notre société de considérer que le passé récent n’oblige a rien, ne revendique nulle conséquence, est sans poids historique - un héroique caprice.

Le texte de Stefania Skwarczyńska a paru dans « TP » n° 32/46, juste apres la déclaration de la rédaction au sujet du crime de Kielce. Il a suscité la réaction de lecteurs décrivant - comme l’avait demandé l’auteur -  des exemples d’aide aux Juifs, mais formulant aussi de bien tristes constatations. L’antisémitisme n’a pas pris fin avec Treblinka, Majdanek, Auschwitz - écrivait E. Koëmowa dans une lettre a la rédaction (n° 43/46). « J’ai été sauvée avec toute ma famille (trois adultes, deux enfants) par des papiers " aryens “. Un groupe m’a aidée, ou plutôt une chaîne de personnes composée de presque toutes les couches sociales - confirmait Ewa Sznajdlerowa dans ce meme numéro -. Néanmoins, je n’aurais pas le courage de rendre publics les noms de ceux qui me sont venus en aide, afin de ne pas leur rendre un mauvais service ». « Lorsque nous sommes confrontés au probleme juif (…) il arrive que cette atmosphere dénuée d’amour, cette atmosphere d’antisémitisme insaisissable pese de tout son poids sur la question catholique », répondait Skwarczyńska dans son texte « Ceux qui sont venus de loin » (également dans le n° 43/46).

STEFANIA SKWARCZYŃSKA (1902-1988) était une théoricienne et une historienne de la littérature, théâtrologue, professeur a l’université de Łódź. Pendant la Deuxieme Guerre mondiale, déportée au Kazakhstan, d’ou elle est revenue a Lwów grâce a l’intervention du Pr Juliusz Kleiner et du Pr Rudolf Weigel qui  l’a recrutée a l’Institut de Recherches sur le typhus exanthématique ; membre de l’AK, l’Armée de l’Intérieur.

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Artykuł pochodzi z numeru TP 13/2010

Artykuł pochodzi z dodatku „Żydownik Powszechny (Francais)